Cyrielle Marlet (Happy Slow People) est une fervente défenseuse d’un usage modéré du numérique.
Votre atelier s’intitule « Peut-on se passer du numérique ? » alors je vous retourne la question : peut-on s’en passer ?
Malheureusement non. On est dans une société de plus en plus digitalisée. La question qu’on se pose, c’est de l’obligation de se conformer à cette société digitale ou la société doit-elle être plus inclusive envers les gens qui n’ont pas envie ou pas les moyens d’être digitalisés.
Vous critiquez une société qui axe de plus en plus le monde du travail et des loisirs vers le digital ?
Disons que c’est plein d’écueils. Il y a des conséquences sur la santé mentale ou physique, sur la relation aux autres, sur l’environnement. Ces conséquences sont importantes, il faut en parler. Je regrette qu’on ne puisse plus acheter un ticket de train auprès d’une personne vivante mais auprès d’une machine. Ma grand-mère ne pourrait pas prendre un billet de train à l’heure actuelle et cela me pose un problème.
Que préconisez-vous ?
Notre approche n’est pas totalitaire, loin de là. Notre philosophie est de susciter la réflexion sur la place que prend le numérique dans nos vies : est-ce la place que j’ai envie que le numérique prenne dans ma vie. Est-ce que je m’y retrouve en termes de bien-être. Très souvent, on se rend compte dans les partages que c’est source de mal-être, d’addiction.
Il y a quand même des millions de personnes hyper connectées et qui ne sont pas pour autant « addicts » et qui au contraire y trouvent une source de relation à autrui, comme pendant la pandémie où le digital a permis aux gens de communiquer et se voir même à distance ?
Il y a évidemment plein de bonnes choses dans le numérique, mais ce qu’on dénonce est le modèle économique qui se cache derrière des services, notamment des réseaux sociaux, qui poussent à être connecté plus souvent et plus longtemps qu’on le voudrait.
Conférence débat : « Pouvons-nous nous passer du numérique ? »
