« Databusters est un challenge pour changer le citoyen d’un producteur de données passif en un usager conscient »

Le

par

Tiffany Andry, chargée de projet à FuturoCité

Question – FuturoCité participe à La Semaine Numérique avec un double challenge que vous lancez aux citoyens : une récolte de données qui s’appelle Databusters. En quoi est-ce que cela consiste?

Tiffany Andry – Databusters est un service qui est proposé dans l’application Wallonie en Poche et qui permet aux citoyens de capturer des données numériques.

Alors pour contextualiser un peu tout ça, Wallonie en poche, c’est une application qui propose des services aux citoyens. Dans votre poche, vous pouvez avoir par exemple les renseignements sur les différents dons de sang à différents endroits, avec des horaires qui vous sont proposés, mais aussi votre propre calendrier des immondices ou encore vos horaires de train.

La volonté de Wallonie en poche, c’est vraiment de pouvoir avoir toutes les informations et tous les services de Wallonie disponibles dans votre poche. Et Databusters fait partie de Wallonie en poche puisqu’il s’agit d’un service qui permet aux citoyens de collecter des données territoriales qui permettront par la suite de renforcer encore les services qui sont disponibles dans Wallonie en poche.

Databusters, c’est aussi un service qui est pensé sous forme de jeu puisque ces chasseurs de données devront, comme vous l’avez bien dit, relever des challenges. Et dans le cadre de La Semaine Numérique, on propose deux challenges qui visent, d’une part, à recenser les places de parking pour personnes à mobilité réduite. Donc, cette challenge s’appelle « Parking PMR. Si tu prends ma place, prends mon handicap ».

Et d’autre part un challenge de recenser des stationnements vélos, donc les arceaux, racks, etc qui s’appelle « gare aux vélos »! Et donc, comme vous le voyez, c’est la possibilité donnée aux citoyens de pouvoir capturer des données territoriales. Donc rien de privé. Et ce qui nous permettrait donc par la suite de renforcer les services dans un avenir proche et peut être même de faire de l’open data qui est important en Wallonie. Ce qui permettrait également de l’administration wallonne de devenir donc des smart cities. On est vraiment ici dans une démarche de participation citoyenne, avec un environnement qui est ludique, on l’espère. Et donc ce sera un premier test avec La Semaine Numérique.

C’est évidemment un challenge et une philosophie comme on aime à La Semaine Numérique. Quelque part, vous rendez au citoyen la possibilité de participer activement à la récolte de données et de mieux comprendre son environnement numérique plutôt que simplement subir des informations qu’il reçoit parfois en ne comprenant pas exactement comment il reçoit. C’est ce qu’on appelle la maturité numérique et vous y contribuez grâce à vos challenges.

Oui, c’est l’idée de pouvoir mettre à disposition des citoyens une application qui va leur permettre d’agir, d’être acteurs du territoire, puisqu’ils vont pouvoir renseigner des données qui permettront donc de faire des choses qui sont forcément meilleures pour ce territoire. Donc, on est vraiment dans une dynamique où à la fois on leur permet de renseigner ces données et où à la fois ils vont être acteurs du territoire. C’est très bien en ce qui concerne l’e-maturité. Mais il y a aussi une autre initiative derrière qui est le fait de renforcer des services, de renforcer un catalogue qui sera accessible à tous et surtout accessible facilement. Donc, le fait d’avoir une application qui est Wallonie en poche, qui est accessible rapidement, facilement et qui présente différents services, ça s’adresse aussi à Monsieur et Madame Tout le monde. On est donc dans cette dynamique ou à la fois on est producteur de données et acteur du territoire, mais aussi bénéficiaire puisque dans un avenir proche, on aura tous ces services qui seront améliorés ou même créés grâce à Databusters.

Quelque chose que j’aime aussi particulièrement, c’est le fait que grâce à cette application et grâce à un effort contributif que vous pouvez proposer à ces usagers, vous rendez la possibilité à l’usager de se rendre compte que le smartphone n’a pas qu’une utilité ludique ou d’accessoire. Je dirais que ça peut être un outil extrêmement pratique de participation à la vie numérique et à son environnement numérique.

Oui, c’est sûr. Et là, en fait, on aime mêler les deux. On aime mêler l’utile à l’agréable, avec une application relativement ludique, permettre à tout un chacun de collecter des données. Et parce que je pense que ça aide aussi à se rendre compte qu’on peut être un acteur, que les données, elles, gravitent partout autour de nous et le citoyen permet en fait de prendre la main quelque part. Et donc de proposer des données sous forme visuelle puisque dans Databusters, vous photographiez l’élément que vous voulez proposer. Et il va également proposer des champs qu’il va renseigner grâce à ce site challenge. Et donc c’est effectivement une réelle prise en main d’un outil du quotidien.

Ce que vous me disiez aussi, c’est que les digital natives dont on pense qu’ils maîtrisent parfaitement les codes de leurs smartphones ne maîtrisent pas toujours aussi bien qu’on le pense.

En fait, très personnellement, je pense que tout est une question d’usage et qu’il y a un petit peu cette croyance selon laquelle les jeunes vont prendre facilement des dispositifs numériques en main, alors que ce n’est pas toujours le cas. Je pense qu’il y a des difficultés auxquelles on est tous confrontés en fonction de ses horizons, de ses caractéristiques personnelles et donc notamment la question des données numériques. On est en production exponentielle de données numériques, qu’on utilise notre smartphone ou bien même une smartwatch.

Quand on va faire du sport et des choses comme ça, on produit des données de façon exponentielle sans forcément s’en rendre compte. La jeunesse a peut-être parfois une facilité avec le numérique sans qu’elle se rende forcément compte de cette production de données. Et en fait avec Databusters on est bien dans le cadre de données à caractère territorial descriptif. Donc pas de données privées. Mais ça aide effectivement à prendre conscience de ce qu’est la production de données puisqu’après il va y avoir une application concrète avec ces données. Enfin, en tout cas on l’espère très fort ! Et donc oui, effectivement, je pense que c’est aussi un défi pour nous. Avec Databusters, c’est de pouvoir proposer une application qui va autant s’adresser aux jeunes ou moins jeunes et faire en sorte que tous les citoyens, en participant, puissent agir quelque part.

>> Challenge Databusters du 10 au 31 octobre