« Les digital natives ne comprennent pas mieux les mécanismes des apps, ils sont 100% consommateurs »

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par

Julie Foulon, fondatrice de Girleek

Bonjour Julie Foulon. La Ville de Bruxelles a inscrit un de vos ateliers dans le cadre de La Semaine Numérique. Il s’agit d’un cours en ligne, puis un cours en présentiel à la découverte des réseaux sociaux et création d’une vidéo TikTok en deux mots. En quoi consiste cette activité ?

Le but, c’est vraiment d’apprendre et de comprendre comment on peut créer des vidéos en ligne. Aujourd’hui, on a tous un smartphone en poche. On utilise tous et toutes des applications type Instagram et autres. Et en fait, on s’aperçoit que la vidéo est le contenu le plus consommé sur Internet, et c’est important de l’intégrer dans sa stratégie en marketing digital, son envie d’être visible, pour trouver un emploi ou pouvoir faire parler de son projet ou de son service. Et si on a aussi l’idée de créer son entreprise, il va falloir aussi créer de la visibilité autour de ses produits, de ses services. Et la vidéo est un médium hyper intéressant pour pouvoir parler de produits ou services.

À qui s’adresse exactement cet atelier? Au grand public, demandeurs d’emploi et créateurs de projets économiques ?

Cela s’adresse un peu à tous et toutes mais il faut rappeler que Girleek est une plateforme d’acquisition de compétences qui se concentre principalement sur les femmes. Donc, si on est chercheuses d’emploi, si on a envie aussi de développer sa carrière professionnelle, si on crée son entreprise, vous êtes les bienvenues.

Pourquoi TikTok qui s’adresse plutôt aux jeunes, voire aux très jeunes. Alors pourquoi proposez-vous une initiation ?

TikTok, c’est quand même une application énormément utilisée et qui propose un logiciel d’édition qui est très performante et se montre facile à appréhender, notamment pour les hommes et les femmes qui commencent, qui ne sont pas nés avec un téléphone portable dans la main. C’est donc assez intéressant de faire un atelier pratico-pratique justement pour se motiver et montrer tout le champ des possibles et d’être accompagné pour la création de cette première vidéo. Et sinon, il y a aussi une initiation le matin où on va voir différents types d’applications, que ce soit Twitch, que ce soit YouTube, Instagram ou encore TikTok. Là, l’idée, c’est vraiment de faire un panel et une vue générale d’ensemble et sur toutes les applications existantes qui permettent de faire des créations de contenus sous format vidéo.

Alors Julie Foulon, vous qui faites régulièrement des initiations aux réseaux sociaux, vous qui rencontrez toutes sortes de publics, comment jugez-vous le degré de maturité numérique, d’e-maturité des publics que vous rencontrez? Vous avez l’impression que les publics que vous rencontrez ont une compréhension relativement fine des mécanismes des réseaux sociaux et de la manière dont ça fonctionne ?

Alors non, justement, c’est un vrai problème. On s’aperçoit que c’est assez complexe. En fait, on est tous consommateurs, on a tous notre GSM dans la poche, ok, mais on voit rarement une méconnaissance des mécanismes. Donc par exemple, comment les algorithmes fonctionnent, comment le référencement fonctionne, comment les applications qu’on va utiliser tous les jours vont tout faire pour qu’on soit un peu addict… Et donc il y a cette grande méconnaissance des mécanismes du web et des réseaux sociaux. À partir du moment où on arrive à comprendre comment ça fonctionne, on peut devenir plus acteur que consommateur du numérique et on peut mieux appréhender et mettre un peu en musique les outils utilisés quotidiennement avec en plus une touche un peu plus pro, justement pour ne rester dans cet être consommateur et pour devenir proactif en mettant en valeur son projet, ou se mettre en valeur soi-même si on recherche un emploi. Mais clairement, oui, il y a une méconnaissance des mécanismes du Web, des réseaux sociaux, c’est clair, c’est certain.

Vous évoquiez le fait que les trentenaires ne sont pas spécialement familiarisés à des applications comme TikTok. Les plus jeunes sont plus agiles sur les apps mais comprennent-ils mieux leurs mécanismes ?

Alors non, ils ne comprennent pas mieux. Et ça, c’est qu’ils sont vraiment complètement consommateurs. Donc ça, c’est vraiment un vrai problème. Parfois, ils manquent un peu de recul. On est là aussi pour essayer de prendre de la hauteur et prendre du recul avec toutes ces applications. Un peu pour utiliser les nouvelles technologies comme un moyen et pas comme un objectif en soi. J’utilise Instagram parce que je sais que ma communauté est dessus. Du coup, je vais créer des posts, des vidéos à certains moments de la journée, de la semaine parce que je sais que ma communauté va être en ligne. Donc ce n’est pas la technologie pour la technologie, c’est la technologie comme support pour atteindre un objectif.

Découverte des réseaux sociaux et création d’une vidéo sur TikTok avec Girleek le 12 octobre à Bruxelles

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