Pour un web plus inclusif !

Historiquement, les femmes ont joué un rôle essentiel dans la création d’Internet.

Ada Lovelace est considérée comme la créatrice du premier programme informatique, vers 1840 !

Radia Perlman a écrit un algorithme en 1985 qui a permis la création d’Internet. C’est une pionnière considérée comme « la mère d’Internet ».

Hedy Lamarr, actrice de cinéma, a mis au point pendant la 2ème Guerre Mondiale, une technique de codage de transmission, qui est l’ancêtre du WI-FI actuel.

Ces heureux présages à l’avènement de l’informatique, d’Internet et du sans-fil n’eurent pas d’effet sur la domination masculine qui continue de s’exercer sur le web comme ailleurs.

Il n’est pas anodin qu’en 2023 l’ONU ait décidé de consacrer la Journée Internationale des Droits des Femmes à leur inclusion dans la sphère numérique.

Il est même troublant de lire cet avertissement sévère du Secrétaire Général de l’ONU : « Les Silicon Valleys de ce monde ne doivent pas se transformer en vallées de la mort pour les droits des femmes. »

De fait, tous les indicateurs continuent d’être au rouge pour l’égalité hommes-femmes sur Internet :

  • Au niveau mondial, les hommes ont 21% de chances de plus d’avoir un accès à Internet (ONU),
  • Dans le domaine de la recherche sur l’Intelligence Artificielle, on compte une femme pour 5 hommes (ONU),

Dans les start-ups du web3, les rôles techniques sont dévolus à 90% à des hommes (Boston Consulting Group),

Les start-ups fondées par des femmes lèvent en moyenne 4 x moins d’investissements que celles fondées par des hommes (Boston Consulting Group),

40% des joueuses de jeu en ligne (« gameuses ») dissimulent leur genre pour éviter le harcèlement / trolling (IFOP)

Quelles sont les conséquences ? Entre autres, des produits et services sont paramétrés sans considération pour les besoins du genre féminin misogynie inconsciente de notre société.

Ce n’est pas nouveau. A ses débuts en 2011, Siri permettait à ses utilisateurs de trouver du Viagra ou une prostituée mais pas un centre pratiquant l’avortement. En 2014, Apple permettait à ses utilisateurs de mesurer leur alcoolémie et leurs pulsations cardiaques mais ne permettait pas aux femmes de monitorer leur cycle de menstruation.

Et aujourd’hui ?

Il faut souligner tout d’abord qu’Internet a pu aider à la revendication d’une identité non genrée sexuellement. Facebook, par exemple, introduisait déjà en 2014 la possibilité de se définir comme non genré (Observatoire des Transidentités).

C’est évidemment une bien mince consolation pour les autres minorités, comme par exemple les jeunes LGBTQIA+, 4x plus exposés au cyberharcèlement que la population générale. (CICY)

En ce qui concerne l’égalité hommes-femmes, on assiste à des dérives susceptibles d’amplifier le phénomène.  

Les algorithmes des réseaux sociaux estiment à 90% la possibilité qu’une image de femme faisant du yoga en maillot soit sexuelle, contre 10% pour des hommes. (The Guardian)

Et les intelligences artificielles tendent à recréer des images sexualisées quand on leur demande de faire des portraits de femmes, mais s’abstiennent de le faire avec les hommes. Les exemples se multiplient et sont tout aussi désolants : essayez « guerrière » ou « tech woman », vous devriez être édifié.e par le résultat.

Quant au fameux ChatGPT, il n’échappe pas à la règle : il considère qu’une femme en blouse blanche dans un labo doit faire partie du personnel d’entretien, pas d’une équipe de recherche ! (L’ADN)

Et on n’a même pas abordé le thème de la sécurité : 60% des Européennes entre 15 et 25 ans affirment avoir été victimes de cyber harcèlement. (Plan International)

Au niveau des nouveaux usages de la jeune génération, on relèvera que dans le domaine du sexting, 28% des adolescentes admettent s’être senties forcées d’envoyer une photo coquine, contre 7% pour les jeunes garçons. (Média Animation)

Il n’est pas trop tard pour agir !

C’est un constat sombre et alarmant ? Certes.

Mais il y a des raisons d’espérer et des moyens d’agir :

  • La Commission européenne travaille sur un projet de régulation des intelligences artificielles (IA) le plus ambitieux au monde. Le Parlement européen lui a demandé d’imposer l’égalité de genre aux entreprises de développement de l’IA,
  • La Belgique, comme d’autres pays, favorise l’accès des femmes aux filières tech et numérique avec son programme « women in digital »,
  • Des associations continuent de se battre pour promouvoir « un meilleur Internet » : en Belgique, le projet Betternet a mis l’égalité de genre au centre de son programme éducatif 2023.

Comment éviter que les technologies et leurs usages reproduisent et amplifient le sexisme ordinaire ? Comment agir chacun et chacune à son niveau ? En s’informant, et en se formant.

La Semaine Numérique dévoilera peu à peu son programme d’activités, de conférences et d’ateliers de cette année.

Retenez déjà quelques dates : le 17 octobre à Namur pour un atelier TIC Ethiques consacré au genre et aux pratiques numériques.

Le 10 octobre, à Bruxelles : une rencontre de professionnel.le.s (jeunesse, enseignement, culture, secteur IT & médias, …) autour des enjeux de genre dans la sociabilité en ligne des jeunes.

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Il n’y a pas de limites à l’imagination : que ce soit pour de la sensibilisation ou de l’information, à travers des ateliers, conférences, colloques, web-balades, jeux, … Le point commun à nos activités ? Elles sont toutes gratuites ou quasi gratuites  (PAF : 5€ maximum par demi-journée) sauf pour les stages extra-scolaires.

N’ayez pas peur, une fois inscrit nous vous accompagnerons. Nous proposons même des packs d’inspiration pour vous aider !

Les coordinateurs de La Semaine Numérique se réservent le droit d’adapter les conditions d’inscription et d’exclure les activités qui ne sont pas conformes aux conditions d’inscription.

Deux personnes devant un ordinateur portable